La création et l’évolution des clubs automobiles en France

Depuis la fin du XIXe siècle, l’automobile s’est imposée à bien des égards en France. Que ce soit technologiquement, économiquement ou encore culturellement, la voiture n’a eu de cesse de compter parmi les enjeux du développement de la nation française, modifiant le quotidien des Français, leur ville, leurs paysages, leur industrie. Outre ses évolutions technologiques révolutionnaires, la voiture doit beaucoup à la création de clubs automobiles. Ceux-ci ont, au cours du XXe siècle, largement œuvré au perfectionnement, à la mise en valeur et la démocratisation de ce moyen de transport spectaculaire.

L’ACF, premier club automobile du monde

Premier club automobile au monde, l’Automobile Club de France (ACF) a été créé en novembre 1895 par plusieurs notables français comme le comte Récopé, le baron Étienne van Zuylen van Nyevelt, le comte Jules-Albert de Dion et le journaliste Paul Meyan.

Club privé réservé aux hommes dont la gérance incombe à la société de gestion de l’automobile club de France, l’ACF est situé aux 6-8 place de la Concorde, dans le 8e arrondissement de la capitale.

Il joue dès ses débuts un rôle important dans les premiers développement des sports automobiles avec, entre 1895 et 1903, l’organisation des huit premiers Grand Prix, aussi appelés “Grands Prix de l’ACF”, des courses de ville à ville.

En 1898, l’ACF organise le premier salon de l’automobile, au cœur du jardin des Tuileries de Paris. L’année suivante, avec l’aide du journal Le Matin et d’après une idée de Paul Meylan, le Tour de France automobile est créé. L’ACF donne aussi à voir des nouveaux modèles automobiles qui parcourt les rues parisiennes en des occasion particulière : des automobiles de prestiges intègre ainsi, en 1903, le cortège de la Mi-Carême au Cranaval, qui part du siège de l’ACF.

L’attrait pour l’automobile et la création de nouveaux clubs

À la suite de l’ACF, d’autres clubs font florès dans diverses régions de France, concrétisant l’attrait de la bourgeoise de province pour l’automobile, et endossent aussi un rôle d’utilité générale. C’est le cas de l’Automobile Club de l’Ouest  (ACO). Fondé en 1906, sous le nom d’Automobile Club de la Sarthe (ACS), le club a pour but de réunir les passionnés d’automobile. C’est à l’ACO qu’on doit, 7 ans après sa fondation, l’organisation des 24 Heures du Mans.

Dans les années 1910, l’ACO s’engage dans la lutte contre les dangers de la route par une mission d’information et de formation et même qu’en améliorant les voies de circulation et en créant des infrastructures. Plus près de nous c’est aussi à l’ACO qu’on doit la création de l’association d’intérêt générale “40 millions d’automobilistes”, en 2005.

D’autres clubs qui se tournent vers l’automobile

L’aspect révolutionnaire de l’automobile en France du début du XXe siècle installe ce moyen de locomotion dans le paysage technologique et culturel de l’époque.

Cette tendance conduit à l’évolution de certain clubs dont la fondation n’a pourtant pas pour origine l’automobile. C’est le cas du Touring club de France (TCF). Fondé en 1890, à Neuilly-sur-Seine, ce club de  bourgeois amateurs de vélocipède s’illustre dans le développement du tourisme en France sous diverses formes : création de guide touristique, financement de routes, remise de prix touristiques, comme le prix Jean S. Barès, attribué aux guides de montagnes des Pyrénées et père de famille nombreuse…

L’attrait pour les techniques de locomotion et le pressentiment du rôle de l’automobile dans le tourisme du TCF le conduisent, dès 1927, à créer le Musée national de la Voiture, à Compiègne, quelques années avant l’instauration des congés payés (1936) et le développement, dans l’imaginaire collectif de la “route des vacances”.

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